vendredi 20 février 2009

ou bien fouler le sol (des mots) avec lenteur, poser ses pieds bien à plat, en prenant soin de les planter jusqu'aux racines, ralenti qui découpe chaque instant du geste en mille objets alanguis, arrêter la course pour observer l'infime mouvement, d'un battement de cil sentir le vent souffler sur les phrases en construction, ne plus bouger, se laisser penêtrer par la lumière du dehors qui vient se polariser sur quelques lettres désordonnées, rester en suspend, suspendre sa respiration, apnée plongée dans les fonds sous marin, dans les fosses de la terre, dans l'ossature des mots, de ce qui les précède, trouver l'immobilité absolue, oublier la course, le rythme et ouvrir sa focale sur ce qui se présente, ce qui saute aux yeux quand on les ouvre grand quand on accepte que l'invisible prenne sa place, enrobe l'univers de ses tentacules tranlucides, se laisser traverser par l'indéfinissable absence du verbe, et pétrir cette matière là avec délicatesse, douceur, en prenant le temps de toucher caresser et s''empreindre, du silence

Julia Billet (pas très sportive...)

2 commentaires:

  1. merci de me permettre de reprendre souffle et de voir et de sentir et de ressentir ce monde qui entoure et qui désarçonne.
    DR

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  2. Et bien, Mesdames, le souffle coupé, légèrement essouflée. Quel départ en flèche, que de mots qui se balladent et qui dansent...
    Je n'attends que la suite, les autres mots, ce qui ne sont pas encore formulés, ce qui sont à peine devinés...
    Kanaillou

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