vendredi 8 mai 2009

Je prendrai tous les galets
de la plage quand il a plu
jalousement les garderai
et emplirai le vide ému

Je boirai le silence des galets
jusqu'à la grande source lumineuse
et puis précieusement attendrai
que vienne la construction aventureuse

J'apprendrai la science de ces galets
me griserai de leur couleur valeureuse
bien plus tard me balancerai
à la ficelle de l'amoureuse

dr

mercredi 6 mai 2009

Venir
au détour
du velours
poser
déposer
la main
sur le mur
et sentir
bruire
le coeur
petit moteur
qui s'agite
qui palpite
qui cogne
l'ivrogne
battre
battre
battre
et céder
et s'assoir
s'émouvoir
s'assoupir
se calmer
et rêver
doucement
lentement
facilement
et puis
apercevoir
le trou noir
mais de loin
sans tomber
et en rire
et le fuir
s'acharner
s'acharner
s'acharner

dr

lundi 4 mai 2009

Pour Maïté, retrouvée

Si je buvais la liqueur de tes yeux
Bleus comme le jour, heureux
Comme mon âme, intrépide j'ouvrirais
L'avenir, l'aplanirais et fumerais
Le calumet d'opium pour me persuader
Du bonheur si fragile de te contempler

Si je buvais la liqueur de tes yeux
Le charme ensorceleur vers de hauts lieux
M'acheminerait pour que mon être
Puisse enfanter et puis renaître
A la source de velours lumineux
Source intarissable, ou bien peut-être

Si je buvais la liqueur de tes yeux
Les miens se fermeraient, honteux
Qu'ils seraient d'avoir usé tout ce temps
A poser leurs regards au hasard du vent
Sans discerner la beauté de l'apaisement

Le dernier vers, je te le laisse, je te le donne

dr

Lui (9)

Il se prit à rêver de déambuler dans une autre ville aux avenues larges et royales, au tracé apaisant, où le regard pourrait s'étendre de son long pour laisser aller l'esprit, laisser se forger les émotions qui montent doucement, gouttes en suspension, reflets des mots en dilatation. Une ville suffisamment grande pour s'y lover et se retrouver, pour espérer rencontrer les personnes qui manquent à l'appel. Raconter la cadence des pas qui mènent précisément jusqu'au parc, s'asseoir au bord de l'eau et écouter le bruit du vent sur l'air éphémère de cette croisière imaginaire, écouter le doux clapotement des rames dans les ronds de l'onde, écouter le coeur battre un peu plus fort, et puis, enfin, sentir les mains se serrer sur le sable de l'allée où l'on se serait mollement allongé. Et puis se relever pour partir à nouveau vers ses pensées logées au creux de cafés qui lisent les gros titres, au creux de restaurants qui dépaysent et qui nourrissent patiemment. Une ville où les murs vous parlent de vous-même, de votre histoire collective. Une ville où le détour n'est que contour.
Et puis, l'expression du bois flotté revint encore, semblable à la pelote. Du bois, du fil, de l'écriture en suspension (c'est le contrat, postulat de l'expérience), des mains et des écrans blancs, écrins blancs à colorer de forces vives et écarlates. Ecrire pour relire et ressentir ce voyage qu'il aime tracer sans cesse, qui le rassure et remplace, ou procure, l'ivresse. Voyages pédestres d'une ville à l'autre... Non plus des voyages d'affaire mais des voyages à refaire, intérieurement, patiemment, pierre à pierre, dictionnaire de rêves et d'aléas.
Et puis composer, rassembler tout ça, profiter du regard attentif, du téléphone qui vibre selon les pulsations du coeur, présence rassurante d'amis fidèles.
Tout flotte.
Il aimait marcher et se replier, sur les bancs, pour tout ça.

Delphine Regnard
Petite note
qui court
toujours
autour
de moi
dans sa ronde
exaltante
et m'entraîne
après elle
pour jouer
s'enivrer s'exalter s'élancer
écrire écrire écrire ...
et puis
sourire ?

dimanche 3 mai 2009

les traces de tes pas
approfondissent
et affadissent
le bleu de ma peine
le bleu de ma fièvre
je marche sur des traces
qui ne varient
toujours
pas