dimanche 5 avril 2009

Lui (7)

Puis l'idée lui vint de retrouver le chemin de la veille pour réécrire l'histoire. Il rappela les souvenirs du trajet emprunté par le taxi et bientôt il lui sembla se souvenir de la zone où il avait échoué, de cette rue où il avait ramassé cette pelote. Maintenant qu'il y pensait sérieusement à la lueur du jour, la bizarrerie de la chose lui apparut. Il prit le métro pour se rendre de nouveau sur ces lieux qu'il fréquentait rarement parce qu'ils étaient exactement à l'opposé de son quartier.
Quand il émergea de la bouche souterraine, le soleil le frappa mais cette fois, ce coup-là lui fit du bien.
Alors, où es-tu, toi que je cherche ? Que fais-tu ? Comment vas-tu ? Quel est ton visage ? A quoi ressemble ta vie ? Que faire ici ? A quoi bon ?
Il entreprit de retrouver l'endroit précis et examina plus précisément les immeubles aux balcons fleuris pour la plupart, aux entrées armées de digicodes, aux fenêtres double vitrage ; c'était encore une fois les outils de défense qu'il remarquait, alors que la faille se trouvait en nous. C'est bien de l'intérieur que vient le danger, la prise de risque, celle qui fait mal pour longtemps, durablement, sans retour.
Je n'écris pas bien, se dit-il, du narratif, de l'utilitaire, de l'informatif. Et le poétique ? Transformer mes registres en mots. Oui. Mieux que ce voyage bizarre, il y a ce voyage sur la feuille que je ne fais plus jamais.
Une certaine familiarité des lieux le fit s'arrêter, lever la tête ; oui, j'y suis. Mais où suis-je ?
Non, vraiment, il faudrait prendre le temps de réécrire ce voyage. Ou le faire ailleurs.


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